C’est après 5h de bateau mouvementé que nous arrivons enfin sur l’ile de Karimunjawa. Ambiance plage de sable blanc et cocotier à perte de vue, les bicoques des habitants locaux, construites en briques et bétons, sont organisées autour de la rue principale.
Irwan, un des deux chefs de sections des Rangers, nous fait visiter ses bureaux et nous comprenons à force de questions posées sous différents angles (barrière de la langue) que la protection du parc national composé de 25 iles n’est pas chose facile. Si la population locale est compréhensive, selon Irwan, vis-à-vis du travail des gardes, des « outsider fishermans » viennent endommager les réserves. N’étant que 80 gardes pour les deux sections à effectuer le travail de protection, l’utilisation de leur « speed boat » coûtant très cher (1 000 000rps), ils ne peuvent garantir qu’un contrôle maritime par semaine.
Antenne parabolique, béton... Ici aussi!
Speed boat pour 5h de traversée
Eddy, un des habitants locaux embauché par les gardes nationaux, nous propose de louer un scooter pour visiter l’ile. C’est donc avec Fred qu’ils partent en quête du véhicule pendant que Tom continue la discussion sur l’arrivée de plus en plus massive de touristes sur l’ile. Nous voilà ainsi partis à la découverte de l’ile de karimunjava, chevauchant notre fougueux destrier à 4 vitesses, cheveux au vent et les mirettes émerveillées.
Trente minutes de traversées de hameaux de pécheurs et autres cueilleurs de noix de coco plus tard, nous décidons de suivre un petit chemin de terre qui semble mener à une plage. Bingo, nous tombons sur une crique de sable blancs, bordée par les cocotiers sur la gauche et la mangrove sur la droite.
Au milieu, une barque de pécheur dormant sur le flanc avec 30 cm d’une eau de mer à 28°C. Au large, nous apercevons une ile sur laquelle ont été construites deux superbes villas. Des pontons de pécheurs bordent la crique de sable blanc. Nous flânons quelques dizaines de minute, entre émerveillement et incompréhension… Certains endroits de la plage sont jonchés de déchets plastics. Nous continuons notre route sur notre fidele et désormais dompté destrier.
Poisson entrain de sécher
Bateau de pêche traditionnel
Plage de rêve...
Embarcation? Ben oui!!! Ils pêchent des algues avec ça. Promis, on testera
Entre Mangrove et bateaux de pêcheurs...
Ponton à la jumelle.
Maison plus typique
Autre construction...
Cependant, le fuseau horaire équatoriale nous à surpris et à 18h, la sombre nuit commence à s’installer. Malheureusement, notre destrier n’est pas pourvu d’une lampe suffisamment puissante pour éclairer la terrible route, et comme l’île est en plein blackout causée par un tronc d’arbre venu s’effondrer sur une ligne électrique, nous nous retrouvons plongés dans une obscurité déconcertante. Il nous en faudra plus pour nous décourager et grâce à la dextérité de Fred en deux roues et à la vivacité de Tom à prévenir du danger, nous retrouvons le village principal et notre une pièce et demi, loué en guise de home stay.
Toutes ces émotions nous ont mises en appétits et justement, Eddy nous rejoint pour nous guider jusqu’à l’aire des « restaurants » où nous avions déjà déjeuné à midi. C’est en plein milieu d’un repas épicé que nous entendons parler français… Encore !!! Cela suffit, s’en est trop ! Un jeune parigo nous conseil de faire un tour ce soir (pas trop tard parce que la nuit s’arrête tôt ici) à un bar du coin (probablement le seul bar de l’ile). Qu’il en soit ainsi. Nous retrouvons tous les touristes qui partagèrent le bateau de la longue traversée et sympathisons avec un français… Venu en Indonésie pour se marier avec une fille du coin et, non content de sa conquête, tente de développer une filiale de digitale informatique, support des facebook et autres twitters déjà existante à Paris. Quelques banalités sur l’Indonésie et quelques bintang (bière indonésienne) passées à tabac, nous dévoilons notre écœurement quand à la direction qu’est entrain de prendre cette ile. Un lieu si magnifique, porteur de richesses uniques au monde par sa flore et sa faune terrestre et sous marine est sur le point de se faire dévorer vitesse grand V par un tourisme effréné, acéré par des promoteurs immobilier qui peuvent acquérir des iles pour des poignées de figues…
Nous sommes donc partagés après ces quelques heures dans ce coin de paradis entre l’émerveillement du paysage gâché par des déchets non gérés, et la conscience que si les parcs nationaux de ce pays ne se dotent pas dans l’année qui vient d’un plan de gestion commun permettant de contrôler le tourisme et les terres, ce paradis deviendra l’enfer Balisien qui commence à soulever des mouvements de contestations de la population qui ne profite pas de cette manne d’argent occidentale et asiatique.
See you Fred and Tom
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