samedi 6 août 2011

Un premier pas au paradis

C’est après 5h de bateau mouvementé que nous arrivons enfin sur l’ile de Karimunjawa. Ambiance plage de sable blanc et cocotier à perte de vue, les bicoques des habitants locaux, construites en briques et bétons, sont organisées autour de la rue principale.
Antenne parabolique, béton... Ici aussi!

Irwan, un des deux chefs de sections des Rangers, nous fait visiter ses bureaux et nous comprenons à force de questions posées sous différents angles (barrière de la langue) que la protection du parc national composé de 25 iles n’est pas chose facile. Si la population locale est compréhensive, selon Irwan, vis-à-vis du travail des gardes, des « outsider fishermans » viennent endommager les réserves. N’étant que 80 gardes pour les deux sections à effectuer le travail de protection, l’utilisation de leur « speed boat » coûtant très cher (1 000 000rps), ils ne peuvent garantir qu’un contrôle maritime par semaine.
Speed boat pour 5h de traversée

Eddy, un des habitants locaux embauché par les gardes nationaux, nous propose de louer un scooter pour visiter l’ile. C’est donc avec Fred qu’ils partent en quête du véhicule pendant que Tom continue la discussion sur l’arrivée de plus en plus massive de touristes sur l’ile. Nous voilà ainsi partis à la découverte de l’ile de karimunjava, chevauchant notre fougueux destrier à 4 vitesses, cheveux au vent et les mirettes émerveillées.
 Trente minutes de traversées de hameaux de pécheurs et autres cueilleurs de noix de coco plus tard, nous décidons de suivre un petit chemin de terre qui semble mener à une plage. Bingo, nous tombons sur une crique de sable blancs, bordée par les cocotiers sur la gauche et la mangrove sur la droite.

Au milieu, une barque de pécheur dormant sur le flanc avec 30 cm d’une eau de mer à 28°C. Au large, nous apercevons une ile sur laquelle ont été construites deux superbes villas. Des pontons de pécheurs bordent la crique de sable blanc. Nous flânons quelques dizaines de minute, entre émerveillement et incompréhension… Certains endroits de la plage sont jonchés de déchets plastics. Nous continuons notre route sur notre fidele et désormais dompté destrier.
Poisson entrain de sécher
 
Bateau de pêche traditionnel


 Plage de rêve...
 Embarcation? Ben oui!!! Ils pêchent des algues avec ça. Promis, on testera
 Entre Mangrove et bateaux de pêcheurs...
 Ponton à la jumelle.

En route pour le village principal que nous regagnons, quelques photos à prendre au passage, nous finissons par comprendre que le pneu arrière de Tornado est à plat… La détresse nous gagne, nous ne savons que faire !!! Rentrer à bord d’une embarcation de pécheur anonyme ne parlant ni l’anglais ni les mots de bahasa indonésia que nous avons dans notre « kamus » (dictionnaire) ? Non. Nous poussons notre destrier en direction du village principale, suivant les conseils des villageois.
Maison plus typique

Un quart d’heure de marche et nous comprenons que sur notre droite se trouve un… réparateur de chambre à air !!! Voyant le piètre état du scooter, celui-ci prend les choses en main et sans se dire un seul mot compréhensible pour nous, répare la roue délabrée. L’homme, d’une cinquantaine d’années, peut être soixante… connait son affaire, il dégante le pneu à l’aide de tournes vis et en sort la chambre à air. Quelques coups de pompe manuelle lui suffisent à trouver l’origine de la défaillance et il s’attelle déjà à rainurer le caoutchouc avec une scie à métaux. Une pâte noirâtre est appliquée quand il se présente avec un piston monté sur un étau… un peu d’essence dedans, il fixe la chambre à aire, la pate noirâtre et un bout de caoutchouc sous la machine infernale à laquelle il met le feu. 30 minutes plus tard, la chambre à air est réparée. Tornado de nouveau prêt pour de nouvelles aventures.
Autre construction...

Cependant, le fuseau horaire équatoriale nous à surpris et à 18h, la sombre nuit commence à s’installer. Malheureusement, notre destrier n’est pas pourvu d’une lampe suffisamment puissante pour éclairer la terrible route, et comme l’île est en plein blackout causée par un tronc d’arbre venu s’effondrer sur une ligne électrique, nous nous retrouvons plongés dans une obscurité déconcertante. Il nous en faudra plus pour nous décourager et grâce à la dextérité de Fred en deux roues et à la vivacité de Tom à prévenir du danger, nous retrouvons le village principal et notre une pièce et demi, loué en guise de home stay.
Toutes ces émotions nous ont mises en appétits et justement, Eddy nous rejoint pour nous guider jusqu’à l’aire des « restaurants » où nous avions déjà déjeuné à midi. C’est en plein milieu d’un repas épicé que nous entendons parler français… Encore !!! Cela suffit, s’en est trop ! Un jeune parigo nous conseil de faire un tour ce soir (pas trop tard parce que la nuit s’arrête tôt ici) à un bar du coin (probablement le seul bar de l’ile). Qu’il en soit ainsi. Nous retrouvons tous les touristes qui partagèrent le bateau de la longue traversée et sympathisons avec un français… Venu en Indonésie pour se marier avec une fille du coin et, non content de sa conquête, tente de développer une filiale de digitale informatique, support des facebook et autres twitters déjà existante à Paris. Quelques banalités sur l’Indonésie et quelques bintang (bière indonésienne) passées à tabac, nous dévoilons notre écœurement quand à la direction qu’est entrain de prendre cette ile. Un lieu si magnifique, porteur de richesses uniques au monde par sa flore et sa faune terrestre et sous marine est sur le point de se faire dévorer vitesse grand V par un tourisme effréné, acéré par des promoteurs immobilier qui peuvent acquérir des iles pour des poignées de figues…
Nous sommes donc partagés après ces quelques heures dans ce coin de paradis entre l’émerveillement du paysage gâché par des déchets non gérés, et la conscience que si les parcs nationaux de ce pays ne se dotent pas dans l’année qui vient d’un plan de gestion commun permettant de contrôler le tourisme et les terres, ce paradis deviendra l’enfer Balisien qui commence à soulever des mouvements de contestations de la population qui ne profite pas de cette manne d’argent occidentale et asiatique.
See you Fred and Tom

vendredi 5 août 2011

Colère et impuissance


Drôle de titre pour 2 étudiants en vadrouille dans un pays tropical aux plages de rêves et aux projets superbes…
Oui, l’Indonésie est un pays splendide (même si nous n’en avons vu que Borobudur et Yoghyakarta).
Oui, l’Indonésie est un grand pays aux potentiels exceptionnels
Oui, nous découvrons une nouvelle culture et l’architecture du paysage
Mais nous découvrons aussi tous les travers d’un pays en voie de développement et la difficulté de travailler dans une autre langue et avec une femme très prise
Plus nous avançons dans ce voyage et plus nous réalisons à quel point la république d’Indonésie n’est pas un état structuré et cohérent et encore dévoré par la corruption. La décentralisation a été poussé à un tel paroxysme que l’état central et les provinces collaborent plus du tout sur de nombreux sujets comme les parcs nationaux ou les universités.
Nous réalisons que le niveau d’étude est bas et que ce ne sont pas les universités locales qui relèveront le niveau d’excellence. Seuls 5 universités dans le pays ont des professeurs ayant des doctorats, les autres ont au maximum des masters mais le plus souvent des Licences ou Deug. Les docteurs et les meilleurs masters ont été passés à l’étranger.
Il en est de même pour la recherche. L’agence LIPI (CNRS indonésien) est à l’image de l’état sans ligne directrice ni véritable capitaine. Chaque chercheur doit trouver l’intégralité de ses fonds pour ses recherches. Les autorisations ou bourses quelconques prennent un temps énorme car il faut passer des dizaines d’autorités différentes qui ont leurs propres règles, leurs propres lenteurs et leurs corruptions. Aujourd’hui la recherche indonésienne a quelques bonnes individualités mais malheureusement est loin de produire de la recherche de niveau international. Les premiers « producteurs de connaissances » sur ce merveilleux pays sont les japonais. Ils investissent en voisin des millions de dollars. Ils forment et essaient de créer des partenariats enrichissants avec des agences du LIPI.

Non, l’Indonésie n’est pas un pays sur la voie d’un développement raisonné et ne suit pas le modèle chinois. Avec près de 5 villes de plus d’un millions d’habitant au compteur, nous avons vu ce que signifie l’urbanisation en Indonésie : anarchique et totalement incomplète.
Les quartiers germent à toute vitesse sans plan. Aucune infrastructure n’est prévue. L’assainissement se fait par canaux et directement dans les rivières. L’organisation pour les déchets est totalement aléatoire. Les transports publiques sont soient peu réfléchi soit absent. L’immobilisme du pouvoir politique est visible partout.
Nous découvrons également le rapport à l’argent des indonésiens. Avec une monnaie où l’on compte à partir de 1000 et l’impression permanente d’être pauvre, les indonésiens attendent qu’arrivent l’argent ou veulent un retour sur investissement rapide et souvent sans lendemain.
Enfin le tourisme serait une solution intéressante pour ouvrir le pays et apporter un certain dynamisme. Bali en est la capitale mais est-ce que çà sera pour longtemps? Les richesses restent trop entre les mains des étrangers qui ont investi. Les populations locales se sentent dépossédés et les incidents augmentent. Cette information nous est venue de l’ambassade et du Dc Tinoek. Il y avait hier matin à Jakarta une réunion rassemblant beaucoup d’acteurs du secteur et les autorités locales et nationales pour essayer de trouver des solutions. Nous allons voir de nos propres yeux tout çà à partir du 12 ou 13 août. Mais la réponse que l’on a envie de donner maintenant est l’écotourisme.
Depuis 3 semaines maintenant, nous cogitons à un projet franco-indonésien d’écotourisme pour la recherche internationale et les étudiants des deux pays. Cette idée bouge beaucoup et pourrait prendre forme en impliquant les populations locales via des projets de développement avec eux mais la désorganisation et le manque de transparence sont plus en train de nous démotiver qu’autre chose. Mais nous jouons le jeu de cette idée à fond. Demain, départ pour Kalimunjawa (Ujung kulon et Sumatra ont été annulé), 4heures de bateau rapide et nous serrons sur le parc marin de la mer de Java. 27 îles formées par les coraux où vivent une faune et une flore impressionnante et pas moins de 8700personnes. Les problématiques sont multiples et l’humain est encore un facteur essentiel. Ce parc sera-t-il potentiellement le futur lieu du projet ? En tout cas, ce voyage va donner une bonne vision de ce qui est possible ou pas car nous serrons accompagner de Ranger et d’un des chefs du parc. Notre projet n’est actuellement qu’un rêve mais il nous permet de voir l’indonésie autrement avec l’œil de l’investisseur ou simplement de l’occidental qui voit tout ce qui est possible, tout ce qui est riche dans cet immense et si complexe pays. Nous aimons y voir un projet pour notre futur post itiape ou simplement pour calmer notre sentiment d’impuissance face à ce pays aux potentialités énormes.

Tom et Fred from Semarang (Central Jawa)

jeudi 4 août 2011

D'autres sciècles (to be continued)

9h30,le 01.08
Nous partons pour Borobudur, un autre temple consacré à bouddha est à visiter. Celui-ci à été moins touché par le tremblement de terre de 2006 et est en meilleur état que celui de Prambanan visité la veille. Nous prenons un vieux bus dont les sièges sont tellement rapprochés que nous ne rentrons pas les jambes (on a trouvé pire que Rayanair !!!). 1h de trajet et nous voilà au pied du temple. Un petit détour par la boutique d’impression de photos, ils n’ont pas de carte mémoire mais un ordi sur lequel Fred tente de sauvegarder les photos sur une autre partie de la carte mémoire. Cela semble marché, nous commençons la visite.
Le temple présente une architecture différente du précédent. Il est plus étalé et les sculptures semblent plus fines. Les étages se succèdent et à chaque palier nous pouvons faire le tour et contempler les différentes scènes. En haut, les coupoles renferment des statues de bouddha, les seules qui ont conservées leurs têtes (guerres de religions ?). Le programme de conservation ici consiste en un garde par entrée du temple, à chaque étage soit près de 30 gardes qui tournent dans le temple. Efficace !? Nous terminerons au musé du temple ou nous découvrons des photos de celui-ci dans un état de délabrement avancé. Il y a eu plusieurs restaurations importantes ce qui fait de ce lieu une attraction touristique pour locaux et occidentaux.
Nous redescendons sur jogja où nous passerons l’après midi à nous balader dans les ruelles autour du Kraton quand vers 18h nous ne pouvons plus marcher, nous décidons de diner dans un restaurant en étage qui semble à l’écart de l’agitation de la rue. Nous sommes pour l’instant les seuls clients et un des nombreux serveurs nous parle en français ! Enfin, juste quelques mots mais nous en tombons dénues. Un quart d’heure plus tard un couple de hollandais et leur fille s’attablent à coté de nous, puis un autre couple d’italiens. Au bout d’une heure et demie, le restaurant est plein d’occidentaux.
Train de nuit pour Jakarta ou nous rencontrons peu après notre arrivée le conseiller aux affaires culturelles et scientifiques. Nous discutons une heure pendant laquelle nous confirmons nos impressions sur l’Indonésie : ce pays est en pleine croissance désorganisée et encore sous le coup de la corruption. Il est difficile de monter des projets durables sans avoir un contact local fiable qui puisse tenir la suite.
A notre retour sur Bogor nous choisissons un charmant hôtel avec fontaine adjacent à la chambre. Ce jour nous apprenons que le voyage à Ujung Kulong est annulé. Tino nous propose à la place de partir plus tôt pour Kalimun Jawa, un autre parc naturel de Java dont de nombreuses iles alentours son encore peuplées de villages traditionnels. Qu’importe, nous rencontrerons également le directeur du parc avec lequel nous pourrons parler de probables perspectives. En attendant, nous refaisons nos valises et mettons à jour le blog avec un grand regret, les photo du premier jour ont disparues… nous tentons de faire une recherche de fichiers effacés sans succès pour l’instant. Nous serons plus prudents pour la suite.
See you soon

mercredi 3 août 2011

D’autres siècles

Nous voici donc à jogjakarta (jogja), il est 8h30 le 31.07.

Nous trouvons un bus pour le Kraton (quartier du sultan, 25 000 personnes y vivent dont plus de 1000 sont à son service, de génération en génération et la majorité de plus de 50 ans). Le quartier présente une quiétude dont nous n’avions pas l’habitude et nous tombons sous le charme. L’architecture hollando javanaise du temple est surprenante, tout comme les statues, qui même si elles sont parfaitement identiques, ont une signification particulière selon leur orientation… nous découvrons également une extraordinaire collection de… chaussettes, boutons de manchettes et de couvercles de théières… les batiks, vêtements aux motifs traditionnels, dont chaque personnage important semble avoir un exemplaire unique sont également exposés.

Apres avoir compris que le spectacle de danse traditionnel était annulé pour cause de ramadan (qui commence le lendemain) nous partons en quête du marché aux oiseaux. Nous tombons en premier sur le temple dédié à l’eau, une magnifique entrée ainsi qu’un beau et surprenant bassin derrière les escaliers. Cependant la visite s’arrêtera là, le chemin nous conduit vers la sortie. Apres quelques centaines de mètres sur l’artère principale, nous prenons une petite traverse parallèle et cheminons entre les habitations. L’endroit est calme et magnifique. Nous apprécions vraiment cette partie de l’Indonésie qui contraste tellement avec ce qu’il se passe 20 mètres à côté.

Le marché aux oiseaux… les premières cages contenaient quelques jolis petits oiseaux colorés et puis, petit à petit les cages se sont remplies jusqu’à arriver à l’immondice… Près d’une centaine d’oiseau dans une même boite ayant juste la place de se déplacer. D’autres animaux étaient également en captivité tel que boa, anaconda ou singes.

Non, ils n'ont pas été peints comme nous le pensions au premier coup d’œil...

Protégé l’espèce? Oui, bien sur, protégé par la cage!!!

Nous repartons un peu dégoutés. Cet après midi, nous avons rendez vous avec une amie de Peta qui doit nous montrer une des merveilles de l’Indonésie, les temples de Prambanan, inscrits au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Des merveilles de constructions en pierres de tailles, sans mortier et dont chaque pierre est finement gravée de statues ou de scènes diverses.

Suite au tremblement de terre de 2006 certaines parties du temple ont été ravagées

Nous finirons la journée épuisés mais vraiment heureux de ce que nous avons vus. Une chambre climatisée pour 2 avec eau chaude dans la douche (250 000rps ou 20 €). A oui, petit problème de la journée, l’appareil photo n’a plus voulu en prendre vers la fin de la visite du temple (les n° de photo étaient arrivé au maximum, rien à faire, on à tout essayé, il faudra acheter une autre carte demain). Nous ne mettons pour l'instant que des photo tirées sur google.

Sorry and see you soon